Rougemont

LE TRAMWAY À LA GARE DE ROUGEMONT
Le bâtiment en brique rouge à votre gauche
était l’emplacement de la gare de Rougemont !
1882

Le chemin de fer de la compagnie Montreal Portland & Boston Railway se rend à Saint-Césaire en passant par Rougemont

Devant le fait que Marieville possède un chemin de fer depuis 1877, les municipalités du village et de la paroisse de Saint-Césaire font des représentations auprès de la compagnie Montreal Portland & Boston Railway pour que la ligne de chemin de fer se rende jusqu’au village de Saint-Césaire. En 1882, la compagnie accepte, moyennant l’octroi de subventions, que le tracé de la voie ferroviaire passe désormais dans ce territoire qui deviendra, en 1887, la Municipalité de la Paroisse de Rougemont. Avec la venue de cette nouvelle entité municipale, les citoyens demanderont d’avoir chez eux une gare de proximité, leur procurant les mêmes services que ceux offerts à Saint-Césaire. Lors de la requête pour la création de la Municipalité du Village de Rougemont en 1914, les citoyens formant le noyau villageois vont fonder cette requête en invoquant plusieurs justifications, dont celle-ci: 

« Le territoire occupe un site très pittoresque; il compte dans ses limites plusieurs vergers et des terrains cultivés en légumes pour des fins de commerce. Il est aussi desservi par une ligne de chars électriques qui y possède une gare ou station et qui relie le territoire. D’un côté, au village de Saint-Césaire, la voie est en construction à partir de cet endroit jusqu’à Granby et de l’autre côté, à Marieville jusqu’à Montréal en passant par toutes les places intermédiaires. Il y a aussi un service de chars à vapeur reliant le futur village à Iberville et Saint-Jean d’un côté et de l’autre, Saint-Hyacinthe et Sorel. » 

La gare de la compagnie Montreal Portland & Boston Railway. Elle deviendra en 1914, la gare de la compagnie Montreal & Southern Counties Railway.

La gare de Rougemont

Cette petite gare rectangulaire est construite en bois et recouverte de déclin de bois. Un toit à quatre versants s’allonge pour former un abri pour les voyageurs. Cette vue de la façade nous permet de bien s’imaginer les divisions des gares de l’époque. À gauche de la photo, c’est l’entrée de la salle d’attente; puis au milieu, le bureau du chef de gare possède une fenêtre en saillie vers l’extérieur lui permettant de voir la circulation sur la plateforme ainsi que la venue des trains. De l’autre côté se trouve l’entrepôt pour les marchandises. Le chef de gare n’habite pas ce genre d’édifice. Cette gare est positionnée sur le côté gauche de la voie ferrée lorsque l’on vient de Montréal. Elle est située devant le lot 515 du cadastre du Village de Rougemont de 1916, aujourd’hui de biais avec le Rang de la Petite-Caroline. 

1913

Il faut électrifier la voie ferrée

C’est au cours de l’année 1913 que la compagnie Montreal & Southern Counties Railway électrifie la voie ferrée de la compagnie Central Vermont Railway, reliant Marieville à Rougemont et Saint-Césaire sur une distance de 3.67 milles. 

Pour se faire, il faut planter des poteaux de cèdre pour recevoir les attaches et les fils électriques. C’est vraiment unique au Québec, en milieu rural, d’utiliser les tramways électriques pour transporter des passagers et pour livrer des marchandises; ce moyen de transport est surtout en opération en milieu urbain. À Rougemont, cette voie ferroviaire électrifiée sera en opération du 3 mai 1914 jusqu’au 24 novembre 1951. 

Des cheminots posant des poteaux le long de la voie ferrée le 25 novembre 1913 entre Rougemont et Saint-Césaire.

Un exemple de train électrique de la compagnie Montreal & Southern Counties Railway se rendant à Rougemont.

Partie d’une carte du Village de Rougemont en 1916 montrant l’emplacement de la gare au centre dans le bas de la carte.

Tarifs entre Montréal et Rougemont en 1916 : 0,75 $ le billet, 55 billets pour 9,35 $.

On exporte les produits de la ferme jusqu’à Montréal

M. Jules Bessette de Rougemont se souvient que, dès l’âge de 13 ans, il accompagnait son père durant la belle saison pour aller vendre les produits de la ferme familiale et ceux obtenus de producteurs locaux au marché Saint-Jacques à Montréal. 

« Les Rougemontoises et les Rougemontois utilisaient ces tramways électriques pour vendre leurs produits de la ferme: du lait, des mannes de pommes (paniers), des légumes et des petits fruits sur la Rive-Sud de Montréal et dans les marchés de la métropole. Ce moyen de transport facilitait grandement les visites de la parenté et les divertissements dans la grande ville de Montréal. Même l’hiver, ils étaient confortables. » 

On vient en « petits chars électriques » à l’Exposition agricole du comté de Rouville à Rougemont

Il est difficile aujourd’hui d’imaginer l’importance de cette exposition agricole, organisée par la Société d’agriculture du comté de Rouville aux XIXe et XXe siècles. C’était le lieu de rencontre annuelle des meilleurs éleveurs de bovins et de volailles, des producteurs laitiers, des horticulteurs, des pomiculteurs, etc. Bien entendu, il y avait aussi une forte représentation des arts domestiques proposés par les dames des différents Cercles de Fermières. Chaque exposant voulait remporter le premier prix dans sa catégorie. C’était aussi l’événement social de l’année qui réunissait, durant quelques jours, des milliers de visiteurs venant de toutes les municipalités du comté de Rouville et de la grande région environnante. Lors de la tenue de cette exposition, la compagnie ferroviaire augmentait la cadence des tramways en direction de Rougemont. Le train électrique a été, durant des décennies, l’un des moyens privilégiés par les visiteurs et les exposants pour se rendre à cette exposition annuelle à Rougemont.

Une partie de la foule à l’Exposition agricole du comté de Rouville à Rougemont en 1913.

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Recherche et textes

Gilles Bachand, Historien

Société d'histoire et de généalogie des Quatres Lieux

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