JACKMAN ROAD

AU POSTE D’ARRÊT DANS LE TRAMWAY
On descend à l’arrêt de Jackman Road (Pauline)!
1820

Jackman Road

Le nom de cet emplacement tire son origine des Jackman, membres d’une famille de loyalistes américains, résidant à Bradford, au New Hampshire. Vers 1820, les frères Humphrey, Samuel et John Jackman viennent s’établir avec leurs familles sur des terrains au bout d’une route qui se dirige vers Saint-Césaire, l’actuelle route 112. 

À l’époque, cet endroit est aussi désigné par les anglophones comme étant le Catfish Settlement. Plusieurs autres familles américaines viendront les rejoindre dont les Evans, Conn et Buckley. John Jackman fut le premier maître de poste à Abbotsford. Aujourd’hui, la petite rivière qui passe à cet endroit porte le nom de rivière Barbue. Le rang Saint-Ours, qui vient finir sa course à la route 112, reçut ce nom du seigneur Pierre-Dominique Debartzch. En posant ce geste, le seigneur voulait commémorer son mariage, célébré le 25 juillet 1815, avec Josephte de Saint-Ours. Cette dame était la fille du seigneur Charles de Saint-Ours. 

1915

L’arrêt à Jackman Road (Pauline)

La compagnie Montreal & Southern Counties Railway établit un arrêt à cet endroit, car il y a, au coin du rang Saint-Ours et de la route 112, une petite agglomération que les francophones désignent sous le nom de Pauline, diminutif des mots anglais St-Paul’s Line. C’est également le nom du bureau de poste local. Cependant, pour identifier cet arrêt, la compagnie optera plutôt pour le nom anglophone Jackman Road, nom donné à un rang situé dans l’environnement immédiat. Du 1er février 1885 au 31 août 1914, on trouve à cet endroit un bureau de poste, une beurrerie-fromagerie ainsi qu’un magasin général, propriété de M. Joseph-Placide Rocheleau. Voici comment Mme Estelle Angers Brodeur décrit cet environnement : « On y trouvait une beurrerie-fromagerie et un magasin général faisant aussi office de bureau de poste. Mon grand-père, Joseph-Placide Rocheleau (1866-1951) exploitait cette entreprise, aidé par son épouse Perpétue Larose et leurs huit enfants. Réception et pesée du lait apporté par les cultivateurs des rangs avoisinants, fabrication du beurre et du fromage, service aux clients du magasin où on pouvait se procurer tout ce qui était nécessaire pour subsister, de l’huile à lampe jusqu’aux bonbons en passant par les denrées alimentaires de base. On y trouvait même du tissu. Il va sans dire que ce fut le lieu de bien des rencontres riches en échange de nouvelles, potins et anecdotes de toutes sortes.» Les tramways électriques n’arrêteront plus à Jackman Road (Pauline) à partir du 24 novembre 1951. 

Carte cadastrale montrant le chemin de fer passant à Jackman Road.

Train électrique en arrêt à Jackman Road le 24 novembre 1951; à droite une voie de service et le complexe des bâtiments de La Renardière.

1927

Une « Renardière » à Jackman Road

L’abbé Paul M.-J. Benoit, curé de Saint-Césaire de 1917 à 1928, souhaitait améliorer le sort des canadiens-français. Il fut l’un des fondateurs de la Caisse Populaire de Saint-Césaire de Rouville le 17 novembre 1917. Dix ans plus tard, il est le principal initiateur et le secrétaire-trésorier de La Renardière de Saint-Césaire Incorporée. Pour l’instigateur du projet, l’élevage du renard pour la fourrure a un avenir prometteur. On investit donc dans des bâtiments appropriés le long de la route Montréal-Sherbrooke, tout près de la station de chemin de fer Jackman Road. Au démarrage du projet, le complexe industriel de La Renardière de Saint-Césaire comprend 11 acres en superficie le long de la voie ferrée, avec 78 enclos en fer, construits avec la plus grande solidité et en symétrie parfaite, deux maisons à deux étages pour les gardiens, une grange et une écurie très propres, un poulailler très moderne, une lapinière de 128 cages, un hangar à grain, un abattoir et 75 couples de renards noir argenté tous enregistrés. La compagnie Montreal & Southern Counties Railway possède alors, à cet emplacement, un arrêt et une voie de service pour les tramways de marchandises. Malheureusement, La Renardière disparaîtra rapidement, victime de la Grande Dépression des années 1930. Cependant, quelques années plus tard, des entrepreneurs privés poursuivront l’élevage de renards argentés et de visons à cet endroit, et ce, jusque dans les années 1950. 

Les tramways 607 et 611 devant la gare de Marieville en novembre 1955.

Le tramway spécial 302 avec ses balais en attente de l’hiver.

Les tramways 504 et 605 attendant le départ à la gare McGill-Marguerite-D’Youville de Montréal en mai 1954.

Le tramway spécial 300 avec son chasse-neige.

L’hiver et les tramways électriques entre Montréal et Granby

L’hiver québécois est reconnu pour ses bonnes précipitations de neige. La compagnie Montreal & Southern Counties Railway prend en considération ces éléments météorologiques afin d’offrir un service d’horaires réguliers pour les utilisateurs. Il faut donc, à l’arrivée de la saison hivernale, installer des chasse-neige sur le devant de certains tramways et également, utiliser un tramway spécialement conçu pour recevoir un balai à neige à chacune de ses extrémités. Il existe aussi un tramway dédié spécifiquement à l’enlèvement de la neige sur la voie ferrée. Cependant, lors d’une grosse tempête de neige, il faut utiliser la force humaine, comme nous le constatons sur la photo prise le lendemain d’un blizzard, sur la voie ferrée près de Marieville. 

Des cheminots utilisent une pelle pour enlever la neige sur la voie ferrée de la Montreal & Southern Counties Railway près de Marieville.

Emplacement du panneau sur La Route des Champs

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Recherche et textes

Gilles Bachand, Historien

Société d'histoire et de généalogie des Quatres Lieux

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