ANGE-GARDIEN

EN DIRECTION DE CANROBERT (ANGE-GARDIEN)
Un train passait ici pour
se rendre à Ange-Gardien!
agent de bord animé

La Municipalité du village de Canrobert

De 1869 à 1956, le village d’Ange-Gardien a porté le nom de Canrobert, désignation attribuée au nom d’un maréchal de France, François-Certain Canrobert (1809-1895). Après la campagne de Crimée, plus précisément le 17 août 1855, le général Canrobert est nommé sénateur par Napoléon III. Il devient maréchal de France le 18 mars 1856 après s’être illustré à la bataille de Magenta en Italie; il est alors un personnage très populaire en France. Est-ce donc en référence à cette popularité en France, véhiculée ici par les journaux de l’époque ou suite à une recommandation d’une personnalité quelconque que l’on a nommée cette municipalité Canrobert? Malheureusement, nous ne pouvons confirmer ces hypothèses puisque les registres de la municipalité ont tous été brûlés en 1885, lors de l’incendie d’une maison. 

François-Certain Canrobert 1809-1895 Maréchal de France.

1871

La compagnie Philipsburg Farnham & Yamaska Railway à Canrobert

La compagnie Philipsburg Farnham & Yamaska Railway obtient sa chartre le 23 décembre 1871. Le but recherché par celle-ci est de relier Yamaska, donc les rives du Saint-Laurent, à Philipsburg et ceci, afin de pouvoir rejoindre le chemin de fer de la compagnie Central Vermont Railway vers les États-Unis. Le 24 décembre 1875, elle deviendra la compagnie Lake Champlain & St-Lawrence Junction Railway. Au cours de 1876, elle entreprendra la construction de la voie ferrée à partir de Sainte-Rosalie (Saint-Hyacinthe) vers Farnham. La construction complète de la ligne se terminera en 1881 avec dorénavant Saint-Guillaume comme terminal. Cette même année, elle passera sous le contrôle de la South Eastern Railway. La Municipalité de la Paroisse d’Ange-Gardien contribuera à la construction de cette voie ferrée pour un montant de 9 000 $. En retour, la compagnie ferroviaire s’engagera à construire une gare et à y maintenir un agent. Cette première gare sera incendiée en 1884. Suite à cet événement tragique, la municipalité fera pression sur la compagnie de chemin de fer pour que la future gare soit construite à l’extrémité de la rue Canrobert. En 1903, la compagnie Canadian Pacific Railway deviendra propriétaire de cette voie ferrée. Le service de passagers sera aboli vers 1930; cependant l’Express pour les marchandises sera maintenu. Par la suite, la gare sera détruite et seul le service de fret pour les meuneries d’Ange-Gardien sera offert; dorénavant ce service relèvera de la gare de Farnham. Devenue successivement la propriété de différentes compagnies américaines, la ligne de chemin de fer sera abandonnée en 2013. 

La locomotive à vapeur nommée L’Ange-Gardien construite en 1880 et active sur la voie ferrée de la compagnie South Eastern Railway; elle est chauffée au bois.

Pierre-Zéphirin (dit Zéphir) Bertrand, chef de gare à Canrobert pendant 25 ans

Pierre-Zéphirin Bertrand, fils de Joseph Bertrand et d’Élisabeth Bouchard, est né le 2 avril 1881. Le 25 mai 1914, il épouse Oda Richard à Farnham; il est alors agent pour la compagnie Canadian Pacific Railway. Le 25 août 1916, lors du baptême de sa fille Madeleine Yvette Rita à Canrobert, le curé de la paroisse le décrit comme étant « opérateur de la gare ». Il décède le 25 juillet 1955. 

Devant la gare de Canrobert, Pierre-Zéphirin Bertrand tenant un enfant sur son épaule droite.

Pierre-Zéphirin Bertrand dans son bureau à la gare de Canrobert.

Pierre-Zéphirin Bertrand dans son bureau à la gare de Canrobert.

Pierre-Zéphirin Bertrand dans son bureau à la gare de Canrobert.

Atlas électoral du Dominion du Canada 1895, montrant les lignes de chemin de fer et les gares de Canrobert et d’Angéline.

1859-1962

Un lieu nommé «Angéline» à Ange-Gardien et son chemin de fer

Cette petite agglomération est située au croisement du rang Saint-Georges et de la voie ferrée de la compagnie Stanstead Shefford & Chambly Railroad. En 1859, le tronçon Farnham/Granby est inauguré. Lors de l’ouverture officielle de la voie ferrée entre Saint-Jean et Waterloo en 1861, ce chemin de fer comprend 43 milles de voies principales (main line) et 5 milles de voies d’évitement (siding line). Il traverse alors une grande partie du territoire d’Ange-Gardien. La gare d’Angéline est le premier arrêt sur le tronçon vers Granby. Cette appellation provient certainement du nom anglais désignant la gare Angel Line. Le service aux passagers est abandonné en 1962 et la gare sera déménagée pour servir à d’autres fins en 1966. 

Un train à vapeur arrivant à la gare d’Angéline; à gauche l’entrepôt des marchandises (Freight Shed).

La gare d’Angéline vers 1910.

Un hôtel, une gare, un magasin général et un bureau de poste dans le même édifice

On trouve à Angéline un hôtel bien particulier ayant appartenu durant des années aux familles Boisvert puis Dubé. 

Au premier étage: le bureau de poste (présent à Angéline de 1873 à 1959), le télégraphe, la billetterie, le magasin général, une salle à dîner, deux cuisines et un grand salon. 

Au deuxième étage: cinq chambres spacieuses réservées aux voyageurs ainsi que les appartements de M. et Mme Dubé. 

Au troisième étage : un espace strictement réservé à la famille et aux employés. 

Une fromagerie-beurrerie fut présente à Angéline de 1897 à 1916. On trouvait aussi, à cet endroit, une écurie où les commis-voyageurs pouvaient louer des chevaux et des voitures. 

L’importance du chemin de fer pour Canrobert et Ange-Gardien

Selon l’auteure gardangeoise Azilda Marchand : « En plus de favoriser le commerce du lait, du foin et d’animaux avec les États-Unis et Montréal, ainsi que d’améliorer le service postal, l’entretien des deux lignes de chemin de fer donnera de l’ouvrage à plusieurs employés. La pénétration du chemin de fer, en plus de transformer le commerce intérieur, permettra en toute saison une régularité d’approvisionnement qui était inconnue jusque-là. Les vendeurs d’instruments aratoires l’utiliseront abondamment. Un instrument de vente qui fera son apparition dans les années 1870-1880, le catalogue, permettra aux marchands des grandes villes de vendre directement aux consommateurs des régions rurales en utilisant le chemin de fer et le service des postes pour la livraison. » 

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Recherche et textes

Gilles Bachand, Historien

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